M. DE BILLY, Chargé d'affaires de la République française à Tanger, à M. CRUPPI, Ministre des Affaires étrangères.
Tanger, le 10 Mai 1911
Notre Vice-Consul à Tétouan me donne les détails suivants, sur les mesures récemment prises par les Espagnols autour de Ceuta. Le 7 mai, dans la matinée, une force évaluée par des émissaires indigènes à environ 1o,ooo hommes, a quitté Ceuta, en tenue de campagne, avec àrtillerie, cavalerie et services auxiliaires. Une partie s'est dirigée vers l'Andjera, tandis que l'autre se rendait au Fenidek. Les Autorités espagnoles ont choisi pour faire cette sortie le jour où un grand nombre d'indigènes de l'Andjera de El Haouz se trouvaient au marché de Ceuta. Dès le départ des troupes, les portes de la ville ont été consignées dans le but de mettre entre les mains des Espagnols un certain nombre d'otages au cas où il y aurait eu ombat. . Trois postes de tirailleurs rifains ont été installés au Fenidek, chez les Beni Mzala et chez les Azfa, à l'endroit où se trouvent les mines appartenant à Valiente. La moitié des troupes est demeurée campée aux environs de Ceuta, tandis que le reste rentrait dans la place. Les notables de I'Andjera ont protesté contre celte invasion de leur territoire et demandé des explications. Le Gouverneur aurait déclaré que c'était parce qu'ils avaient vendu leurs mines aux Français, qui voulaient s'emparer du Maroc, et que c'était pour défendre l'Empire chérifien que les Espagnols occupaient ces points.
Archives française
image wikimapia